Banikoara Solidarité
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Location:Bénin différents villages de la région de Banikoara
Avec le soutien de Fribourg Solidaire Diverses paroisses catholiques
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BANIKOARA

Banikoara est une commune rurale située au nord du Bénin. Les plus de 200’000 personnes qui habitent les 52 villages et le chef-lieu vivent à environ 80% de l’agriculture. La région est réputée pour sa production de coton, de céréales et de légumineuses.

  • L’accès aux emplois salariés est limité, vue la prédominance de l’agriculture familiale.
  • La discrimination à l’égard des femmes persiste, au nom de traditions culturelles et sociales et de défaillances légales.
  • La production de coton est principalement assurée par les hommes, la nourriture est plantée par les femmes et les hommes. Les femmes ont des activités génératrices de revenu, basées sur le maraîchage, la cueillette et la transformation de produits agricoles. Leur production est donc destinée à l’autoconsommation et à la vente. En parallèle, elles s’occupent des tâches domestiques. A Banikoara, les femmes supportent une bonne partie des charges familiales. A cause des inégalités de genre, elles n’ont que peu d’accès aux facteurs de production, à la terre et aux intrants.
  • Avec l’appui de projets apportés souvent par des ONG, les femmes se réunissent sous forme de groupements afin de générer des revenus. Dans la commune de Banikoara, ils existent plus de 100 groupements et coopératives villageoises de femmes, mais un grand nombre d’entre eux restent inactif, en attente de « projets »…

Ces groupements se sont réunis au sein de:

  • L’Union Communale des Coopératives de Femmes (UCCF) (Plan de développement communal PDC Banikoara 2017-2021).
  • L’Union Communale des Producteurs (UCP) qui regroupe toutes les coopératives et organisations socioprofessionnelles à caractère coopératif d’agriculteurs, d’éleveurs et de pêcheurs ainsi que les coopératives de femmes. Cependant, ces groupements rencontrent souvent des difficultés, surtout durant la saison sèche, la période de soudure.

Pont Universel a proposé de travailler d’une façon différente – avec des groupements de femmes et de jeunes qui sont intéressées à se transformer dans des groupements de solidarité (GS), où les membres décident de s’entraider et de mener des activités communes pour améliorer leur situation de vie et faire face aux défis quotidiens. L’équipe locale de Pont Universel les accompagne dans toutes leurs démarches – tout d’abord dans une analyse conjointe de leur situation de vie actuelle, et ensuite le choix d’activités communes prometteuses qui leur permettent de faire face aux défis identifiés, notamment pendant la soudure. Il n’est donc plus question d’attendre des « projets » provenant de l’extérieur.

L’équipe locale de Pont Universel au Bénin est accompagné à distance par l’association Pont Universel localisée à Fribourg, de manière continuelle tout au long de l’année, ainsi que directement sur le terrain une fois par année.

Les défiss rencontrés

Pont Universel a rencontré et anime actuellement 10 groupements de femmes et 2 GS de jeunes hommes afin d’orienter le projet sur des réponses collectives aux défis rencontrés par les groupements. 4 problèmes principaux sont ressortis au sein des groupements de solidarité.

  • Changement climatique
    Pour le nord du Bénin, les pronostics liés au changement climatique prévoient de grandes périodes de sécheresse et une amplification des précipitations extrêmes. Les agriculteurs et agricultrices devront faire face à cette nouvelle situation en adaptant leur façon de produire.
  • La souveraineté alimentaire en danger
    A Banikoara, il y a deux saisons: la saison des pluies et la période de soudure.
    Durant la saison des pluies, les récoltes sont vendues ou stockées. Durant la période de soudure, les familles sont plus vulnérables. Pour subvenir aux besoins de leurs enfants et afin de les scolariser, elles doivent souvent contracter des dettes, donner leurs terres en location ou vendre leurs produits en avance – suivant un système de crédit où le prix final de leur produit devient dérisoire. Les familles accumulent ainsi des pertes qui les rendent encore plus fragiles.
    En période sèche, la nourriture est principalement constituée de céréales et de tubercules. Le manque de protéines cause des problèmes de malnutrition.
  • Défis au niveau technique
    Les paysannes ne possèdent pas toujours un matériel agricole adapté pour leurs activités. Ainsi, les processus de transformation sont coûteux en énergie et en temps. Les groupements ont parfois recours à des prestataires de services situés dans les centres urbains. Les frais de transport sont coûteux. Mais les agricultrices et agriculteurs font aussi face à d’autres difficultés:- approvisionnement en matière premières, engrais naturels et semences de qualité,
    – dégradation et baisse de fertilité des sols à cause d’une production en monoculture,
    – pénurie d’eau, surtout pendant la saison sèche,
    – manque de sécurité contre les troupeaux de bétail qui endommagent les récoltes.
  • Défis au niveau organisationnel
    Souvent, les groupements traditionnels rencontrent des difficultés de gestion. Ils ne possèdent ni charte, ni règlement, ni comptabilité, ce qui rend la traçabilité difficile. Certains membres de bureau (président, secrétaire et trésorière) sont analphabètes et restent dans une situation d’attentisme d’aides extérieures.
    Souvent, les groupements n’ont pas de plan précis de développement : que veulent-ils atteindre? Comment procéder?

Les activités en cours, choisies par les GS

Avec la motivation et l’accompagnement par l’équipe de Pont Universel, les réflexions conjointes ont mené les GS à entreprendre conjointement les activités suivantes – pour faire face à leur défis quotidiens : l’entraide dans la production de la nourriture, notamment dans le maraîchage ; la construction et la réparation de puits d’eau – avec le soutien des hommes – pour la production agricole et l’eau potable pendant la soudure ; la constitution de petites caisses d’épargne collectives pour accéder à des crédits d’urgence internes, par exemple en cas de maladie ou manque de nourriture, ou encore pour la scolarisation des enfants et les soins médicaux.

Les GS sont également accompagnés au niveau organisationnel pour leurs groupements – élection de présidentes, secrétaires et trésorières, clarification de leurs rôles respectifs et rédaction de règlements intérieurs etc. – et dans l’organisation de leurs activités communes.

Ainsi, le projet Banikoara Solidarité cherche à renforcer les capacités et l’autonomie des femmes et des jeunes organisés en GS, avec l’objectif d’améliorer la situation nutritionnelle dans les familles – notamment celle des enfants – ainsi que la santé mère-enfant. Un troisième objectif important des GS est d’éviter des pertes des revenus et des récoltes de leurs membres par une gestion commune des risques et un soutien mutuel afin de sortir les familles de leur endettement chronique.

Des échanges et formations parmi les responsables élues des GS ont régulièrement lieu, et actuellement une discussion est menée sur l’introduction de pratiques agro-écologiques, afin de diminuer la dépendance d’engrais chimiques et de pesticides parfois hautement toxiques.

Depuis 2022, des rencontres d’échange ont lieu entre les réseaux de GS, maris et autorités locales dans une ambiance de reconnaissance et de soutien mutuel.
Une année avec bien de nouvelles avancées se profile devant nous dans le cadre du Projet Banikoara Solidarité. Nous souhaitons une très bonne réussite à l’équipe de Pont Universel au Bénin et aux Groupements de Solidarité à Banikoara !