Temoignages

Caroline Despont

Mai 2019

L’Afrique avec Pont Universel

Ce voyage est la réalisation d’un rêve de toujours, venu d’ailleurs ou d’une autre vie peut-être. Lorsque Claudine Fischer me propose de l’accompagner au Togo puis au Bénin je saute de joie et accepte sans hésitation. A mes yeux, l’Afrique représente un retour à soi. On dit du continent noir qu’il est le berceau du monde, eh bien je suis retournée en octobre 2018 sur le lieu de ma naissance, là où tout commence, là où tout recommence.

Le premier matin de mon premier jour à Lomé au Togo, il est à peine 5 heures et le coq a déjà réveillé ses ouailles. Je tire le rideau de la fenêtre de ma chambre et observe la rue de terre rouge. Une femme marche vers le destin de sa journée, les hanches et la colonne vertébrale ondulant sous le poids de la bassine imposante sur sa tête. Elle est vêtue du pagne traditionnel et d’un t-shirt. Ce que je perçois dans la magie de cet instant, c’est une onde insaisissable, silencieuse, un flux continu et irrégulier mais souple sur lequel cette femme digne semblait marcher avec sérénité. Ce sentiment ne me quittera pas. La vie en Afrique s’expérimente dans le moment présent et s’adapte aux courants contraires.

A Lomé nous sommes allés au port, un matin tôt, à califourchon sur une moto-taxi, nous avons aussi sillonné vers le nord et admiré les chutes Kpamilé. Nous avons partagé des moments forts, la visite de la famille de la maman de Etsé Fischer au village de Gamé Gblé. A notre arrivée les enfants se sont perchés sur les branches de l’arbre à palabres, le grand manguier, des chaises ont été placées pour chacun et l’alcool transparent fut partagé en guise de bienvenue et d’hommage aux ancêtres, ce qui a probablement appelé les Dieux qui nous ont envoyé une pluie torrentielle infatigable. Nous retournons à pieds jusqu’aux voitures, aux côtés des femmes bavardant joyeusement, elles nous confient qu’elles vont faire moudre leur maïs en farine. Puis, le papa de Etsé nous accueille dans son village de Kohé, toute la famille est présente, chaleureuse, attentive à notre bien-être, nous partageons le repas préparé avec soins et trinquons aux retrouvailles.

Ahépé et son chef nous reçoivent pour parler du projet agricole que Pont Universel Togo met en place. Vous le savez ou pas, mais Pont Universel est une ONG officiellement enregistrée au Togo. Bobson Attiso en est son intelligent et attentif gestionnaire. Les femmes nous accueillent en chantant un hymne à Pont Universel, énorme ! Le projet agricole c’est quoi ? Son ambition est de permettre l’autonomie alimentaire et financière aux habitants du village, d’engager les hommes et les femmes, les jeunes, tous ensemble, à prendre le contrôle de leurs existences au jour le jour. L’objectif est de vendre leur production constituée de légumes, de viande, de produits de soins comme les savons. Par la prise en charge de leur propre autonomie, les habitants créent ensemble leur commerce local, l’enrichissent des talents de chacun et contribuent ainsi à l’équilibre de toute une communauté par un apport financier équitable pour tous, grâce aux efforts de tous. La volonté de Pont Universel est d’accompagner jusqu’à ce que l’autonomie soit ancrée dans les groupes. Le but est de leur permettre d’utiliser leurs compétences humaines et techniques pour le bien et la pérennité de leur communauté et de vivre une vie décente sans le soutien d’une ONG, en pleine autonomie.

Au terme de ces dix jours d’intense communion humaine, nous quittons Bobson, Christian, la belle Juliette et le Joël les larmes dans les yeux. Entre deux visites, nous avons dansé la salsa, mangé la pâte et discuté à bâtons rompus.

Frontière du Bénin. Imaginez que nous pensions avoir un visa en bonne et due forme, eh bien non ! Face à face avec un officier des douanes béninoises peu aimable, il saisit nos passeports contre un document de remplacement que nous devrons présenter par trois fois au service de l’immigration à Cotonou. Heureusement, nous sommes à nouveau entre des mains bienveillantes, Séverin et son cousin Nicaise, font que nous obtenons notre visa in extremis quelques jours avant notre retour en Suisse. Il faut juste se rendre compte que sans visa nous n’aurions pas pu sortir du pays !

Depuis Cotonou, capitale du Bénin, géographiquement placée au Sud du pays,nous prenons le bus pour le Nord, Savalou, là où Pont Universel et ABS ONG ont installé l’électricité solaire à une dizaine d’artisans de la région. Nous rendons visite à la tisserande, au meunier, aux coiffeuses, aux mécaniciens, aux couturières et couturiers des villages de Azokangoudo, Savalou et Sohédji. Ces hommes et ces femmes ont découvert les ressources cachées du soleil et leur vie de tous les jours s’en trouve améliorée, avec la possibilité de travailler, faire les devoirs des enfants, le soir lorsque la chaleur est moins forte, améliorer le rendement et donc les revenus. Ce qu’ils réclament à l’unanimité c’est l’électricité solaire pour tous. Ils sont demandeurs d’un fond commun pour participer au financement des futures installations. Les yeux brillants de ces personnes donnent du sens à l’action de Pont Universel, leur reconnaissance pour l’apport de la lumière, alors qu’elle est si normale en Europe, renvoit aux inégalités de moyens pour l’amélioration des conditions de vie des peuples, pour leur autonomie physique, financière, alimentaire et intellectuelle. Nous avons appris que le Bénin a fait le choix de fermer les hôpitaux de brousse. Les habitants de ces endroits reculés sont donc fragilisés dans leur intégrité physique avec un accès aux soins quasi inexistant et la nécessité d’un transport pénible et long jusqu’au centre de soins le plus proche et le risque d’un état général sérieusement aggravé pour les cas les plus critiques.

Pour revenir aux installations solaires, Pont Universel et ABS ONG équiperont ensemble environ 60 artisans grâce aux fonds de Fribourg Solidaire et de la Fondation Saint-Paul. Une réflexion est en cours par ABS ONG pour l’installation de mini-centrales solaires pour couvrir les besoins des villages entiers. Pont Universel est fier de cette réalisation et du soutien apporté à ABS ONG. Cette phase pilote valide l’utilité de l’électricité solaire et la nécessité de continuer la mise en œuvre de projets similaires à large échelle.

Voilà des bribes de l’Afrique avec Pont Universel. Le reste vit au cœur de nos souvenirs. J’aimerais remercier Claudine Fischer pour sa foi en l’humain et sa capacité à transformer le monde. Notre planète a besoin de gens comme elle. L’énergie de ses convictions, le poids de ses mots, ont généré une vive émotion lors de son allocution à Ahépé.

Amélie
Membre de Pont Universel

J’admire ton courage, ta foi et ta détermination dans la générosité dont tu fais preuve. Tu es un bel exemple pour moi et ma future vie « professionnelle » et engagée.

Bruno

Très belle expérience et très bon parcours aussi, bravo Claudine. L’avenir appartient à ceux qui agissent. Oser agir, oser vaincre!Bon courage et bonne suite à Pont Universel.

Bruno

Margherita Giarré

Claudine Fischer, humaniste dans l’âme et de profonde sensibilité.

Je la connais depuis plus de 15 ans et ai appris beaucoup grâce à elle sur le respect et l’analyse des cultures. Elle m’épate pour le courage et la persévérance qu’elle montre. Quand elle a une idée en tête elle se donne sans compter. Elle est une vrai femme de terrain, c’est où elle s’exprime le mieux.

Claudine m’a accompagné avec sagesse et grande expérience de la souffrance invisibile lors de ma remise d’une très forte dépression en 2007.

Je lui suis profondément reconnaissante.

Margherita Giarré

Rachel

Nous avons le privilège de travailler avec une personne qui ne baisse jamais les bras, et pourtant, en tant que vice-présidente de PU, je suis bien placée pour savoir que la tâche est très lourde quand on ne possède aucune fortune et que l’on doit se battre avec une grande volonté de chaque jour.

Claudine est un moteur pour nous tous et je suis très fière d’œuvrer en sa compagnie, avec vous tous, même si je n’ai hélas pas la disponibilité pour être toujours efficace. PU continue son chemin en Suisse et en Afrique, parce que c’est le but véritable de cette association. Je veux espérer que nous allons trouver plus d’adhérant qui permettront d’alléger le travail de Claudine. Nous avons un urgent besoin d’une secrétaire bénévole pour la seconder. Nul doute que les démarches à venir vont permettre de continuer cette oeuvre magnifique.

Bravo Claudine et vous tous, nous sommes une petite équipe, mais une équipe qui gagne!

Rachel

Guillaume
Animateur socio culturel Villars sur Glâne

Merci beaucoup pour hier soir.J’ai personnellement beaucoup apprécié cette expérience.Vous avez créé un magnifique espace de partage.

C’est très riche et très rare.

Félicitations!

Guillaume
Animateur socio culturel Villars sur Glâne

Christophe Sallin

PONT UNIVERSEL

J’ai connu Pont Universel en 2016, un moment ou j’étais sans travail depuis bien des années. A l’époque j’étais en train de faire un stage au CIS et j’ai proposé de faire un stage chez Pont Universel.
J’ai beaucoup appris dans le domaine humanitaire et international.
J’ai appris pas mal sur l’Afrique et petit à petit l’Afrique m’a apporté pas mal de choses.
En 2017, j’ai eu l’occasion d’aller en Côte d’Ivoire grâce à un ami suisse qui est installé dans ce si beau pays depuis le 1er octobre de la même année.

L’accompagnement personnalisé et le partage de mes compétences m’ont permis de reprendre une belle confiance emn moi.

Depuis juillet 2017, je me rends 2 fois par année avec le sourire, la rentrée se fait avec la larme à l’œil tellement que je m’y plais.

J’ai également l’opportunité d’y rester plus longtemps et d’y travailler

Vraiment les gens en Côte d’Ivoire sont super cool et très souriant

Je suis mal quand je reviens en suisse

J’espère y rester 6 mois par année et je sais que c’est faisable

Je souhaite tute le meilleur possible à Pont Universel

Christophe Sallin

Raphaël Menheggeli

Un jour, quelqu’un m’a parlé de Pont Universel. J’ai pris contact avec Claudine Fischer qui m’a présenté son association. Je suis parti de cet entretien dubitatif et sans grande conviction. En mon for intérieur une voix raisonnait : « Encore une autre institution avec des personnes en difficultés » J’avais déjà mon lot à l’atelier protégé dans lequel je travaillais et je ne souhaitais pas côtoyer à nouveau d’autres personnes en situation difficile. Je n’avais ni une bonne image de mes propre difficultés, ni de celles des autres personnes en situation de handicap.

Puis mon chemin à croisée à nouveau celui de Claudine. Je tenais un stand avec mes livres et des cartes ainsi que des flyers de ma composition. Elle exprima une remarque qui m’interpella : « c’est dommage de garder ce potentiel pour toi Il te faudrait le partager. ». Quelque temps plus tard, elle m’invita à participer aux ateliers d’écriture de l’Association. Peu à peu, j’ai revu mon jugement et j’ai aimé cette idée d’écrire en groupe, de partager et d’échanger nos textes sans a priori. Un peu plus tard, Claudine nous proposa à moi et son fils Etsé, si nous serions intéressés à créer un atelier d’écriture itinérant. Sans même nous consulter, nous avons répondu tout deux par l’affirmatif. L’aventure des poètes en vadrouille pouvais commencer. Au début, j’ai concilié mon travail de l’Estampille avec celui de Pont Universel. Un jour par semaine je travaillais avec Etsé. Nous récoltions des mots dans la rue avec lesquels nous écrivions ensuite un texte à deux mains.

L’idée de quitter l’Estampille pour rejoindre Pont Universel germa doucement. Petit à petit une belle porte s’ouvrit à moi pour oser sortir des ateliers protégés. J’ai transmis ma démission et depuis janvier 2019, je travaille trois jours par semaine avec Etsé à Pont Universel, dans ans les domaines de l’écriture et de l’événementiel.

J’apprends à mieux me connaître, à accepter mes difficultés et à me responsabiliser. J’apprends la rencontre avec l’Autre, le Partage et le Faire Ensemble.
Pont Universel est pour moi un havre de découvertes et d’humanisme. Petit à petit je découvre qui je suis vraiment ; avec mes faiblesses et mes forces. Je ne suis plus dans un cadre, mais j’apprends à m’encadrer moi-même. L’ouverturer sur l’Afrique m’est aussi une nouvelle fenêtre très constructive.

Raphaël Menheggeli